
SOMMAIRE
Description
Situé dans le parc Compans-Caffarelli, au nord du centre-ville de Toulouse, le « Jardin japonais Pierre-Baudis » constitue un écrin de sérénité en plein cœur urbain.
Le site, avant sa transformation, était occupé par les casernes d’artillerie Compans et Caffarelli du XIXᵉ siècle, démolies dans les années 1980 dans le cadre d’un projet urbain.
Entre 1975 et 1980 Pierre BAUDIS (1916-1997), maire de Toulouse de 1971 à 1983 et passionné par le Japon, demanda au service des Jardins et Espaces et de la Ville de Toulouse de créer un jardin japonais. Le service s’inspira des photographies rapportées par Pierre BAUDIS de la Villa impérial de Katsura à Kyoto et du livre « Le jardin japonais » de Günter NITSCHKE. Le jardin était voulu comme un lieu de méditation inspiré par les jardins orientaux découverts par Pierre BAUDIS à Tokyo, Kyoto et Dublin. Le projet d’aménagement fut élaboré en respectant les axes tracés par le bureau d’étude Arc-Grezy, spécialisé dans l’aménagement paysager et basé à Toulouse.
S’étendant sur environ 7 000 m², le jardin combine trois univers traditionnels japonais : un jardin sec « karesansui »» avec sables ratissés et rochers, un jardin de promenade aux collines et sentiers « tsukiyama » et un jardin de thé autour d’un plan d’eau avec son « Île du Paradis ».
Le paysagiste Isamu NOGUCHI (1904–1988), sculpteur et designer américano-japonais, qui était déjà renommé pour ses jardins et ses œuvres intégrant des éléments naturels, tels au Sunken Garden à New York en 1956 ou au Jardin de la paix dans l’enceinte du siège de l’UNESCO à Paris en 1958, fut associé au projet du fait de son approche moderne et minimaliste en respect avec les principes traditionnels japonais (« wabi-sabi », asymétrie, harmonie avec la nature). NOGUCHI imagina le jardin sec « karesansui », avec des pierres, du gravier ratissé, et des éléments végétaux minimalistes (érables, pins). Il intégra des sculptures abstraites en pierre pour dialoguer avec les formes naturelles. Le pont rouge et les lanternes en pierre sont des clins d’œil aux jardins de Kyoto. Il supervisa les travaux sur place en 1980 et 1981 avec des allers-retours entre son atelier à New York et Toulouse. Il fut reproché à NOGUCHI le caractère trop épuré ou trop occidental de son intervention ; ce a quoi il répondit qu’il s’agissait d’une réinterprétation plutôt qu’une reproduction.
Des éléments authentiques comme les lanternes en pierre, la cascade sèche, les pins taillés en nuages, les cerisiers du Japon et une pierre d’ablution « tsubukai » installée en 2016 apportent la dimension traditionnelle et rituelle au jardin.
Le pavillon de thé, construit en bois sur pilotis par des artisans locaux, s’inspire directement de la Villa impériale de Katsura à Kyoto. Ses parois translucides filtrent une lumière douce et sa toiture en cèdre rouge crée une atmosphère chaleureuse. Il est implanté en bordure du bassin où nagent des carpes koï, près des rochers sur lesquels les tortues se reposent, et en vis-à-vis du pont rouge qui mène à l’île symbolique.
En retrait, sur une butte isolée, se trouve le buste du maître zen Taisen DESHIMARU (1914-1982), figure essentielle de l’introduction et de la diffusion du zen sōtō en Europe dans les années 1970. Cette sculpture en bronze réalisée par l’artiste José TORRES a été installée en 2002. Cette présence symbolique souligne la dimension spirituelle du jardin.
Le jardin s’appelait à l’origine simplement « Jardin japonais de Toulouse » ou encore « Jardin Japonais de Compans-Caffarelli » fut inauguré le 27 juin 1981, célébrant ainsi les 20 ans de jumelage entre Toulouse et Kyoto. Il fut rebaptisé « Jardin japonais Pierre Baudis » le 11 mai 2016, à l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Pierre BAUDIS. Ce jour-là, le maire Jean-Luc MOUDENC procéda au dévoilement d’une plaque baptisant le jardin et à l’installation d’un buste à son effigie.
La ville entreprit de restaurer le jardin en 2017 en consultant les archives de NOGUCHI afin de respecter son esprit, notamment les alignements de pierres.
Le parcours de visite suggéré par l’actuel responsable de l’entretien du jardin Frédéric BORDIS est le suivant :
- le jardin sec, jardin de méditation, depuis le pavillon de thé
- le rocher du fond, image de la montagne
- à gauche, l’île de la Tortue, image de la profondeur des océans et à droite, l’île de la Grue, image du cosmos, toutes deux sont surmontées d’un conifère
- le pavillon de thé,
- le sentier de méditation
- la traversée de la cascade sèche par le pont de 3 pierres plates (Cascade de la porte du Dragon)
- chemin sur les pavés en contournant le lac
- arrivée sur la colline aux érables
- poursuite par l’allée du haut qui traverse la cascade végétale des cerisiers à fleurs
- arrivée sur la placette aux palmiers propice à la méditation
- contournement du Mont Fuji
- passage devant les bambous taillés en rideau
- descente des gradines jusqu’à la Triade de pierre devant le pont rouge
- par le pont rouge accès à l’île du Paradis qui regroupe l’île de la Grue et l’île de la Tortue.
- le pont de pierres plates
- les marches et au sommet l’endroit des deux pierres plates d’où l’on observe le jardin japonais à 360°.
En conclusion, le « Jardin Pierre-Baudis » a métamorphosé une ancienne emprise militaire en un havre de paix méditatif au cœur de la ville. Il incarne ainsi une association d’art paysager, d’exotisme, de symbolisme et de spiritualité zen.
Photographie aérienne
Photographie fournie par Frédéric BORDIS.

Galeries de photographies
Les photographies ci-dessous ont été prises par Jean KELLER à l’été 2025.
















F






Le jardin sec « karesansui ».




Lien externe
Vous accédez à quelques informations pratiques en cliquant sur ce lien renvoyant au site de la ville et la métropole toulousaine.
Mise à jour : 20 septembre 2025