Sesshū Tōyō 雪舟 等楊, né en 1420 et décédé en 1506, a été à la fois moine, peintre et concepteur de jardins. Il est particulièrement reconnu pour la qualité de ses peintures au lavis. Au vu de son oeuvre, il peut être considéré pour son époque comme l’artiste majeur en Orient à l’instar de Léonard de Vinci pour le monde occidental.
En tant que créateur de jardins, lui sont attribués parmi les jardins publiés sur le site japonjardin.fr ceux des quatre temples suivants :
Evocations de Sesshū à Masuda et Yamaguchi
Photographies des bustes et statue de Sesshū : en haut de gauche à droite devant le temple Manpuku-ji à Masuda et Yamaguchi, devant le temple Jōei-ji à Yamaguchi et au cimetière où est enterré Sesshū à Masuda.
Photographie de la stèle proche du pavillon Daiki-an 大喜庵 érigé à l’emplacement du temple Toko-ji 東光寺 à Masuda, lieu où résida Sesshū à la fin de sa vie.




La vie de Sesshū
Sesshū est né en 1420 dans la période Muromachi près de Soja dans la province de Bitchu (actuelle préfecture d’Okayama). Une des rares choses connues de son enfance est que le nom de sa famille était Oda. Son père l’envoya vers ses 10 ans au temple bouddhiste zen Hofuku-ji, situé à proximité de leur maison, pour devenir moine. Il est rapporté qu’au lieu de pratiquer les chants des sutras, Sesshū passait presque tout son temps à dessiner.
En 1431, à l’âge de 12 ans, sa formation religieuse est poursuivie au temple zen de l’école Rinzai Shōkoku-ji 相国寺 à Kyōto 京都 où il est éduqué à l’art de la peinture à l’encre par Tenshō Shūbun 天章 周文 (1414-1463), un des artistes les plus influents de l’époque, comme d’autres peintres célèbres du XVème siècle tels Noami, Soami Sotan et Soami Jasoku.
En 1462, à l’âge de 43 ans, il adopte, comme cela est la coutume chez les prêtres zen, un pseudonyme, à savoir celui de Sesshū du fait de son admiration pour le calligraphe chinois Ch’u-shih, ayant vécu sous la dynastie Ming, et dont le nom contient deux caractères «neige» et «bateau» («setsu» et «shu» en japonais).
En 1464, à l’âge de 45 ans, il s’établit dans son ermitage Unkoku-an, correspondant à son surnom Unkoku 雲谷, à Kumotani dans l’actuelle préfecture de Yamaguchi.
En 1467, à l’âge de 48 ans, éclate à Kyōto la guerre d’Ōnin 応仁の乱. Le temple Shōkoku-ji est détruit dans un incendie ainsi que de nombreuses œuvres d’art. Sesshū quitte Unkoku-an et embarque pour la Chine. Il se rend au temple Tiantong, un des plus grands monastères de la secte bouddhique chan d’où est issu le zen japonais, situé dans la province de Zhejiang, afin de parfaire son art de la peinture monochrome caractérisée par l’utilisation de l’encre noire « suiboku-ga » 水墨画. D’autres moines originaires du Japon s’étaient déjà rendus à Tiantong, tels Eisai 栄西(1141-1215), qui deviendra le fondateur de l’école zen Rinzai, et Dōgen 道厳(1200-1253), qui deviendra le fondateur de l’école zen Sōtō. Un an plus tard, Sesshū se rend dans le Nord de la Chine et à Pékin où il réalise des peintures murales dans une salle de cérémonie.
En 1469, à l’âge de 50 ans, il revient au Japon et s’installe près de Beppu 別府, dans la préfecture d’Oita située dans l’île de Kyūshū. Il peint dans différents temples de la région.
En 1478, à l’âge de 59 ans, il se rend à Yamaguchi 山口市 et se met au service du daimyo de la province d’Iwami, dans les environs de Masuda 益田. Il aménage les jardins des deux temples de Masuda : Manpuku-ji 萬福寺 et Ikō-ji 医光寺.
En 1479, à l’âge de 60 ans, il peint le portrait de Masuda Kanetaka 益田 兼尭, 15ème seigneur féodal de la famille de Masuda. Il réalise de nombreuses peintures de rouleaux « emaki » 絵巻, dont le célèbre «Oiseaux et fleurs des quatre saisons » jusqu’à sa mort.
En 1502, à l’âge de 83 ans, il se rend au temple Tokō-ji 東光寺 de Masuda où il résidera les dernières années de sa vie.
En 1506, il décède à l’âge de 87 ans.
Le temple Funda-in à Kyōtō
Le jardin sud du temple Funda-in a été aménagé par Sesshū entre 1460 et 1468. Les autres jardins du temple ont été réaménagés au XXème siècle par Mirei SHIGEMORI et Kinsaku NAKANE.



Le temple Jōei-ji à Yamaguchi
Le jardin du temple Jōei-ji est de loin le plus vaste jardin dessiné par Sesshū.



Le temple Manpuku-ji à Masuda
Le jardin du temple Manpuku-ji a été créé par Sesshū en 1479.



Le temple Ikō-ji à Masuda
Le jardin du temple Ikō-ji, de surface très réduite, met en scène les références de la tortue et la grue pour son petit étang et son île.



Le site de Taiki-an à Masuda
L’édifice Taiki-an, à proximité du Musée mémorial Sesshū, a été édifié en 1702 à l’endroit-même du temple Tokō-ji où résida Sesshū à partir de 1479 et qui fut incendié en 1580.
A proximité de Taiki-an se trouve un jardin dont l’origine reste incertaine. Par contre, les éléments tels la cascade sèche, l’étang et les nombreuses pierres disposées sur la pente de la colline font écho à l’oeuvre de Sesshū.



Musée Mémorial Sesshū à Masuda
Le Musée mémorial Sesshū a été ouvert au public en 1990. Il est actuellement fermé car il est en travaux.



Référence
Le site internet en anglais de l’Office de Tourisme de Masuda retrace la vie et l’oeuvre de Sesshū. Le lien est ici.
Mise à jour : 29 juin 2025