Au Japon et en dehors du Japon
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Sambō-in

Description

Sambō-in 三宝院 est situé dans le secteur Sud-Est de Kyōto 京都, sur le flanc méridional du Mont Daigo 醍醐山 et dans l’arrondissement de Fushimi 伏見区. Il fait partie du vaste ensemble monastique de Daigo-ji 醍醐寺.

Sambō-in 三宝院 est le “kokubō” 国坊 de Daigo-ji 醍醐寺, c’est-à-dire la maison principale du temple, résidence des abbés et centre spirituel et administratif de l’institution. Son nom décompose en « sanbō » 三宝 qui signifie « les Trois Trésors » (Bouddha, Dharma, Sangha) et en « in » 院 qui signifie « pavillon », « sous-temple » ou « institution ». Sanbō-in serait la transcription correcte en rōmaji des kanjis, mais Sambō-in est plus couramment utilisé car cela correspond à la forme plus facile à prononcer.

Fondé au XIIe siècle, Sambō-in fut remodelé à la fin du XVIe siècle, lorsque Toyotomi Hideyoshi 豊臣秀吉 (1537-1598) organisa en 1598 le célèbre banquet de fleurs, « daigo-no-hanami » 醍醐の花見. Le dessin du jardin fut alors esquissé par Hideyoshi lui-même, puis développé après sa mort par l’abbé Gien 義演 (1558-1626) avec le concours de maîtres-jardiniers dont Kentei 賢庭.

L’organisation du site associe plusieurs jardins dont le jardin principal Zentei 前庭 est à contempler depuis la salle d’apparat. Ce jardin adopte la forme d’un grand jardin promenade, “ikeizumi kaiyu-shiki” 池泉回遊式庭園, dont l’étang principal s’étend d’Ouest en Est. Ses abords sont ponctués de rives sinueuses, de petits bois et de la zone longeant les bâtiments Sakazukushi 酒盃尽qui était à l’origine recouverte de sable fin blanc “shirasuna” et actuellement recouvert de gravier brunâtre “chairo no jari” 茶色の砂利. Cette aire de sable est ratissée en motifs ondulés “hamon moyō” 波紋模様, qui évoquent les courants d’eau et contournent les pierres principales. Parmi celles-ci, les pierres Misuishi de Kamo 賀茂の三石 suggèrent le flux changeant d’un cours d’eau. Le célèbre Fujito-ishi 藤戸石, transporté depuis le Jūraku-dai 聚楽第, trône au centre, flanqué de pierres évoquant la triade Amida sanzon 阿弥陀三尊. Des pierres de Horai 蓬莱石 rappellent quant à elles l’île mythique de l’immortalité. Au total, 700 pierres ont été disposées dans ce jardin.

Dans la partie Ouest de l’étang, sont placées les deux îles symboliques : l’île tortue, “kamejima” 亀島 et l’île grue, “tsurushima” 鶴島, reliées aux berges par une variété de ponts. On y trouvent deux ponts à béquilles en bois recouverts de terre, un pont arqué en bois « sori-bashi » 反り橋, ainsi que des petits ponts en pierre plate “seki-ban hira-hashi” 石板平橋, dont la diversité des matériaux et des formes enrichit la vue et les parcours de promenade.

À l’extrémité Est est aménagée une cascade à trois niveaux, “sandan no taki” 三段の滝, qui alimente l’étang.

Le jardin Zentei trouve son prolongement dans le jardin intérieur Shogetsutei 章月亭 situé entre les bâtiments. Cet aménagement plus intime bénéficie aussi d’une pièce d’eau, traversée par un petit pont fait de madriers en bois et entourée de pierres ainsi que d’une basine “tsukubai” 蹲踞.

Ainsi, les jardins du temple Sambō-in, par la richesse de leurs éléments et la subtilité des perspectives vers le Mont Daigo, incarnent l’esthétique et l’esprit de l’époque Momoyama, et représentent une référence majeure pour l’art du jardin japonais.

En 1927, le site a été désigné comme pittoresque 名勝 puis en 1952, comme site pittoresque spécial 特別名勝. En 1994, il a été inscrit au patrimoine mondial comme « propriété culturelle de la capitale antique de Kyoto ».

Vous trouverez le jardin Muryōju-en 無量寿園, qui fait aussi partie des temples du Daigo-ji sur ce lien.

Localisation

Sambō-in est implanté dans la partie Nord-Ouest de l’ensemble de temples du Daigo-ji. A l’extrémité Est se trouve le jardin Muryōju-en.

Plan

Plan du jardin et des bâtiments du temple sous licence de Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International.

Galeries de photographies

Vues de la porte principale de Daigo-ji, la porte Karamon vue de l’extérieur, la porte et la cour d’entrée de Sambō-in et la porte Karamon vue de l’intérieur du jardin.

Panoramiques vers l’étang.

Le jardin principal Zentei.

A l’extrémité Est du jardin Zentei, des cercles de mousse sur le gravier.

Le jardin Shogetsutei.

Un autre jardin entre les bâtiments.

Photographies des archives de Roland Schweitzer

L’architecte français Roland SCHWEITZER, spécialiste de la construction en bois, s’est rendu au Japon à sept reprises entre 1967 et 2011. 

Après son décès en 2018, les diapositives de ses voyages au Japon ont été données par sa fille Marie SCHWEITZER à l’Académie d’architecture qui les a déposées au Centre d’archives d’architecture contemporaine de la Cité de l’architecture. Elles ont été numérisées par l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg.

Une partie d’entre elles sont présentées ici avec l’accord de Marie SCHWEITZER et les autorisations des gestionnaires du fonds Roland Schweitzer : l’Académie d’architecture, la Cité de l’architecture et du patrimoine et les Archives d’architecture contemporaine.

Ci-dessous les photographies de Roland SCHWEITZER prises en 1986, 1993 et 1999 numérisées et retouchées.

Le jardin Zentei.

Le jardin Shogetsutei.

Vous pouvez accéder aux autres galeries de photographies de Roland SCHWEITZER :

Références bibliographiques

  • Le livre secret des jardins japonais, Pierre et Suzanne RAMBACH, Albert Skira Editeur, 1973 : p. 43-46, 53, 137, 204 et 214
  • Le jardin japonais, Imtraud SCHAARSCHMIDT-RICHTER, Office du Livre, 1979 : p. 11-112 et 257
  • Le jardin japonais – Angle droit et forme naturelle, Günther NITSCHKE, Taschen, 1990 : p. 122-126
  • Gardens in Kyoto, Katsuhiko MIZUNO 水野克比古, Suiko Books, 2002 : p. 101
  • Le jardin japonais, Sophie WALKER, Phaidon, 2017 : p. 104-105
  • Japon, Lonely Planet, 6ème édition, 2017 : p 328

Lien externe

Vous trouverez des informations générales en anglais sur le site web du temple Daigo-ji.

 

Mise à jour : 26 septembre 2025