Au Japon et en dehors du Japon
Au Japon et en dehors du Japon

Tenju-an

Description

Le temple Tenju-an 天授庵 est un sous-temple du grand complexe Nanzen-ji 南禅寺, situé dans l’est de Kyōto 京都, au pied des collines Higashiyama 東山.

Fondé en 1339 et dédié au maître zen Musō Soseki 夢窓疎石 (1275-1351), il commémore le fondateur de Nanzen-ji. Selon l’historien des jardins Mirei Shigemori, certains aménagements pourraient même dater de la fin de l’époque Kamakura. Après un déclin, le temple est restauré en 1602 par le seigneur, lettré et poète Hosokawa Yūsai 細川幽斎 (1534-1610), également connu sous le nom de Hosokawa Fujitaka. Plus tard, à l’ère Meiji, des réaménagements furent encore entrepris par le supérieur Kōzan Kyōshū 虎山恭宗.

Le site se distingue par deux jardins aux styles contrastés.

Le premier, situé à l’est du « hōjō », est un jardin sec « karesansui » 枯山水. Il se distingue par une composition unique due aux allées de dalles carrées. Disposées selon des lignes droites et des figures inclinées à 45 degrés », elles dessinent un pavage géométrique évoquant un motif en écailles de poisson « uroko-shiki ». Cet agencement, attribué au goût raffiné de Kobori Enshū 小堀遠州 (1579-1647), maître de thé, architecte et paysagiste, reflète une esthétique de la mesure et de la simplicité. Le sable blanc représente un large fleuve, traversé de petites îles de mousse et de pins noirs. De l’autre côté, une colline moussue forme un contrepoint, instaurant un dialogue subtil entre rigueur minérale et vitalité végétale.

Le second espace situé au Sud du « shoin » est un jardin de promenade autour d’un étang « chisen teien » 池泉庭園. Son aménagement est plus ancien et présente des caractéristiques de l’époque de Kamakura. On y trouve un étang avec une île symbolique de Horai, reliée par un pont de pierres et des pas japonais. Sur une colline se dressent trois rochers qui figurent la triade bouddhique « sansonseki » 三尊石, tandis qu’à la base s’organise un puissant groupe de blocs arrondis. Un pont en zigzag « hachihashi » 八ッ橋 traverse le bassin couvert de plantes aquatiques. Entre les deux plans d’eau s’avance une fine presqu’île « dejima » 出島, héritage des découpages de terrain médiévaux. Une cascade, « chute détachée » « hanare-ochi no taki » 離れ落ちの滝 ajoute une note de fraîcheur et de mystère.

A l’Ouest de l’étang, est implantée une grande bassine « tsukubai » 蹲居 en pierre moussue.

Ces deux jardins portent les marques de différentes époques : les fondations médiévales, la reconstruction de 1602 par Hosokawa Yūsai, puis les retouches à l’ère Meiji sous Kōzan Kyōshū. L’ensemble reflète une esthétique zen évolutive : rigueur géométrique dans le jardin sec ; fluidité poétique et expression narrative dans le jardin de promenade. Tenju-an incarne ainsi l’esprit de Kobori Enshū, maître du raffinement zen, qui sut unir discipline formelle et émotion poétique, comme dans d’autres jardins célèbres qu’il a dessiné tels au temple Nanzen-ji et au sous-temple Konchi-in (tous deux très proches de Tenju-an), au Palais impérial Sentō Gosho, à la Villa Katsura ou au Château Nijō-jō à Kyōto ou au Château de Nagoya.

Perspectives

La localisation de Tenju-an avec dans le fond, au pied des collines, le temple Nanzen-ji.

Perspective de Tenju-an exposée sur le site

Photographies en été

L’accès depuis la rue qui mène au temple Nanzen-ji.

Les petites cours menant au jardin sec attribué à Kobori Enshū.

Le jardin sec avec ses dalles orientées à 45 degrés.

Le jardin promenade et ses ponts, en zigzag ou en pierres et la bassine.

Photographies en automne

Photographies en automne par le grand connaisseur des jardins de Kyōto, Yuichi AZUMA 東雄一

Photographies en hiver

Photographies en hiver par le grand connaisseur des jardins de Kyōto, Yuichi AZUMA 東雄一.

Photographies au printemps

Photographies au début du printemps par l’architecte Christian MARION.

Photographies des archives de Roland Schweitzer

L’architecte français Roland SCHWEITZER, spécialiste de la construction en bois, s’est rendu au Japon à sept reprises entre 1967 et 2011 et a visité le temple Tenju-an.

Après son décès en 2018, les diapositives de ses voyages au Japon ont été données par sa fille Marie SCHWEITZER à l’Académie d’architecture qui les a déposées au Centre d’archives d’architecture contemporaine de la Cité de l’architecture. Elles ont été numérisées par l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg.

Une partie d’entre elles sont présentées ici avec l’accord de Marie SCHWEITZER et les autorisations des gestionnaires du fonds Roland Schweitzer : l’Académie d’architecture, la Cité de l’architecture et du patrimoine et les Archives d’architecture contemporaine.Ci-dessous, les prises de vue de Roland SCHWEITZER numérisées puis retouchées.

Vues depuis la porte San-mon 三門 du Nanzen-ji.

Vues des différents jardins.

Vous pouvez accéder aux autres galeries de photographies de Roland SCHWEITZER :

Références bibliographiques

  • Les leçons du Jarden Zen, Espace et illusion, Erik BORJA, Editions du Monde, Editions du Chène, 1999 : p. 78-79
  • Gardens in Kyoto, Katsuhiko MIZUNO 水野克比古, Suiko Books, 2002 : p. 78
  • The Gardens of Kyoto, Karesansui, Photographs : Kenzo YOKOYAMA, Seigensha Art Publishing, 2008 : p. 64-66 et 137
  • Les jardins du Japon, Invitation au voyage, Helena ATTLEE, Synchronique Editions, 2009 : p. 120-123
  • Le jardin japonais, Sophie WALKER, Phaidon, 2017 : p. 34, 48-51 et 249
  • Zen gardens and temples of Kyoto, John DOUGHILL, Tuttle, 2017 : p. 76-77
  • 100 japanese gardens, Stephen MANSFIELD, Tuttle, 2019 : p. 26-27
  • Le fuzei dans les jardins du Japon, Claude LEFEVRE, Les éditions Ulmer, 2019 : p. 23 et 178
  • Japanese Gardens : Kyoto, PIE International, 2019 : p. 29, 116 et 194

Lien externe

Vous trouverez des informations en anglais sur le site Trundle.

Mise à jour : 29 août 2025