Au Japon et en dehors du Japon
Au Japon et en dehors du Japon

Konchi-in

Description

Le temple Konchi-in 金地院 est un sous-temple du grand temple Nanzen-ji 南禅寺 situé dans la partie Est de Kyōto 京都, au pied des collines Higashiyama 東山.

Fondé au début du XVe siècle, il fut déplacé sur son site actuel en 1605 par le moine et conseiller politique Ishin Sūden 以心崇伝 (1569–1633). Figure majeure du bouddhisme zen et conseiller du shogun Tokugawa Ieyasu 徳川家康, Sūden fit du Konchi-in 金地院 un lieu à la fois spirituel et diplomatique. À sa mort, à l’âge de 55 ans, il fut enterré dans le pavillon Kaisan-dō 開山堂 du temple.

La visite débute par la porte Akechi-mon 明智門, attribuée au seigneur Akechi Mitsuhide 明智光秀. Déplacée ici au début de l’époque Edo, cette porte marque l’entrée solennelle du parcours paysager.

On accède ensuite au jardin autour de l’étang Benten Ike, « Benten Ike no Teien » 弁天池の庭. Ce jardin d’étang « chisen » 池泉 évoque l’océan primordial. Au bord de l’eau se dresse un « torii » en pierre, rare dans un temple zen, signalant la présence de la divinité Benten 弁才天, associée à la musique et aux arts. Pins, érables et camélias s’y reflètent, composant une scène changeante selon les saisons. Un étroit ponts courbe en pierre relie l’îlot central.

Plus loin, en partie haute, on passe sous un « torii » en pierre pour accéder au jardin du sanctuaire Tōshō-gū, « Tōshō-gū no Teien » 東照宮の庭, consacré à Tokugawa Ieyasu. Autour du sanctuaire se dressent plusieurs lanternes de pierre de styles variés, « kasuga », « yukimi », et « toro » monumentaux, qui enrichissent la symbolique de lumière et de protection. Le contraste entre la végétation soigneusement taillée sur un tapis de mousses agrémentée de rochers et les lanternes accentue le caractère solennel de ce jardin commémoratif.

Le parcours emprunte ensuite un chemin en pente pour arriver à la contemplation du chef-d’œuvre, le jardin sec de la grue et de la tortue, « Tsurukame no Niwa » 鶴亀の庭, dessiné et réalisé par Kobori Enshū 小堀遠州 (1579-1647) vers 1605. La tortue, « kame », est figurée par un îlot de pierres plates couvertes de mousse, situé à gauche du jardin, semblant avancer lentement vers l’océan minéral. Sur cet ensemble de pierres de l’île de la tortue se dresse un vieux genévrier de Chine (Juniperus chinensis var. sargentii), appelé en japonais « shinpaku » 真柏. Cet arbre vénérable et préservé dans son état, au bois blanchi et tourmenté, est réputé avoir environ 700 ans. Il apporte une symbolique d’éternité au jardin. La grue, « tsuru », est positionnée à droite, composée de pierres élancées entourées de quelques pins évoquant ses ailes déployées. Longeant la véranda du bâtiment principal, « hōjō » 方丈, l’étendue de gravier blanc est ratissée en motifs tantôt parallèles, tantôt en méandres, qui suggèrent de douces vagues marines. Ce jardin exprime la longévité, la paix et la sobriété du zen. Il est dit que le jardin a été complètement restauré à la demande de Ishin Sūden en faisant appel à différents experts dont Kobori Enshū entre 1627 et 1630.

Ce jardin a été désigné site pittoresque, « meishō » 名勝, en 1943, puis élevé au rang prestigieux de site pittoresque spécial, « tokubetsu meishō » 特別名勝, en 1954.

Perspective

La peinture représentant l’ensemble du temple Konchi-in exposée sur le site.

Galeries de photographies

La porte Akechi-mon et le.jardin autour de l’étang « Benten Ike ».

Le jardin du sanctuaire Tōshō-gū

Le chemin entre jardin du sanctuaire Tōshō-gū et jardin « Tsurukame no Niwa »

Le jardin sec de la grue et de la tortue « Tsurukame no Niwa » et le vieux genévrier de Chine.

Photographies du vénérable genévrier de Chine à différentes saisons par le grand connaisseur des jardins de Kyōto, Yuichi AZUMA 東雄一.

Dessin de Manuel Tardits

Croquis de l’architecte Manuel TARDITS, co-fondateur de l’agence d’architecture Mikan installée à Yokohama.

croquis de l'architecte Manuel tardits au temple Konchi-in

Photographies des archives de Roland Schweitzer

L’architecte français Roland SCHWEITZER (voir l’article qui lui est consacré sur ce lien), spécialiste de la construction en bois, s’est rendu au Japon à sept reprises entre 1967 et 2011 et a pu visiter le temple Konchi-in.

Après son décès en 2018, les diapositives de ses voyages au Japon ont été données par sa fille Marie SCHWEITZER à l’Académie d’architecture qui les a déposées au Centre d’archives d’architecture contemporaine de la Cité de l’architecture. Elles ont été numérisées par l’École nationale supérieure d’architecture de Strasbourg.Une partie d’entre elles sont présentées ici avec l’accord de Marie SCHWEITZER et les autorisations des gestionnaires du fonds Roland Schweitzer : l’Académie d’architecture, la Cité de l’architecture et du patrimoine et les Archives d’architecture contemporaine.

Ci-dessous, les prises de vue de Roland SCHWEITZER numérisées puis retouchées.

Vous pouvez accéder aux autres galeries de photographies de Roland SCHWEITZER :

Références bibliographiques

  • Le livre secret des jardins japonais, Pierre et Suzanne RAMBACH, Albert Skira Editeur, 1973 : p. 113, 119, 210 et 220-222
  • Invitation to Kyoto Gardens, Kenzo YAMAMOTO, Suiko Books, 1989 : p. 18 et 55
  • Zen Gardens, Kyoto’s Nature Enclosed, Tom WRIGHT – Mizuno KATSUHIKO, Suico Books, 1990 : p. 35 et 64
  • Le jardin japonais, Günter NITSCHKE, Tashen, 1999 : p. 142-143
  • Kyoto Gardens, Kinsaku NAKANE, Hoikusha, 13ème édition, 1999 : p. 54-57
  • Les leçons du Jardin Zen, Espace et illusion, Erik BORJA, Editions du Monde, Editions du Chène, 1999 : p. 74-75 et 114
  • Gardens in Kyoto, Katsuhiko MIZUNO 水野克比古, Suiko Books, 2002 : p. 77
  • Les jardins du Japon, Invitation au voyage, Helena ATTLEE, Synchronique Editions, 2009 : p. 60-63
  • Le jardin japonais, Sophie WALKER, Phaidon, 2017 : p. 140-141
  • Zen gardens and temples of Kyoto, John DOUGHILL, Tuttle, 2017 : p. 78-79
  • Le fuzei dans les jardins du Japon, Claude LEFEVRE, Les éditions Ulmer, 2019 : p. 38, 178

Lien externe

Vous trouverez des informations en français sur le site CULTURE JAPONAISE au fil du temps.

Mise à jour : 29 septembre 2025